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Première partie


Un profil négatif

Au-delà du nombre important des victimes, les fléaux en question révèlent,
dans leurs diverses appellations, une partie du sens qu'ils charrient : maladies
sociales, maladies de civilisation, maladies populaires, etc. Traduisons : maladies
qui rendent ces divers groupes malades, mais aussi groupes faits en sorte que
l'individu y devient malade. Il y a, dans l'idée d'appartenance au groupe, la même
représentation d'échanges que celle entre l'individu et son habitat.

En observant le sillage de ces maladies, on peut donc voir poindre une
matérialisation corporelle du nuisible pour cette humanité qui, par une communauté
de croyance, donne corps à la patrie. De cette configuration des corps par la
négativité découle une logique du rejet qui normalise le mode d'être en traquant son
impossibilité. Le cortège des culpabilisations qui s'attache à l'humanité-nuisance
mobilise une symbolique si puissante qu'elle envahit l'imaginaire, institutionnalisé
dans l'art. Le coupable, théâtralisé, procède au découpage figuratif de la patrie
autant qu'à l'éducation correctrice. Montrer ce qu'il ne faut pas faire mais jouir du
spectacle, l'ambiguïté civilisatrice se dévoile sous le complexe ontologique du
permis-refusé, signalé au début de cet essai à propos du spectacle de la chair morte.

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