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une autre vision pour compléter ses constructions, c'est qu'il s'est soigneusement
débarrassé de sa gestion en la confiant à une branche devenue autonome: l'économie.
Dans notre théorie des échanges il sera pourtant question de mélange des disciplines, le
système des interdits mêlant savamment morale, droit, économie domestique et
politique, dans un rituel religieux.
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des contre-prestations claniques. Ces prestations réciproques entre fratries, clans ou
tribus, répondent à une conception bipartite de l'univers. Ainsi toute relation se règle
sur un modèle: celui d'une dichotomie des engagements et de leur symétrie. Suivant le
principe que chaque groupe est protecteur et détenteur de vertus propres et
complémentaires de l'autre groupe, l'enjeu étant non seulement de faire se rencontrer
ces vertus additionnelles mais aussi d'empêcher la rétention d'une vertu par le groupe
qui en a la charge.
Or voici exactement ce qu'est un sacrilège: refuser de remettre au groupe
complémentaire une vertu dont on a la charge pour la consommer soi-même. Ce qui
réalise le sacrilège, c'est l'absorption par le membre du groupe d'un principe de même
polarité que lui.
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Echanges alimentaires et sexuels; sont intimement liés et se groupent autour de
la notion d'inceste. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler qu'une des lois
fondamentales qui se situent à la base de toute organisation en société, est celle
d'exogamie. Or si le fait est largement connu,son corollaire, l'exophagie, lui est trop
souvent subordonné, alors que les deux phénomènes coexistent et sont largement
interdépendants.
En fait, il s'agit de deux aspect d'une seule et même notion qu'il faut bien, à
défaut de mieux, appeler prohibition de l'inceste23. Ainsi l'inceste alimentaire n'est pas
moins redoutée que l'inceste sexuel et ce qu'il s'agisse de phobie anthropophage ou de
respect des prescriptions alimentaires (religieuses comme culturelles); la pression de
l'inceste alimentaire est la même.
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