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système n' a pas
été mis en place pour mettre en relations
les
choses avec les choses.
Nous
verrons ainsi que l'argument essentiel du
grotesque, à savoir que les choses sont en rapport
avec les
choses est la négation fondamentale d'une
civilité romaine qui
avait organisé les rapports des choses avec les
personnes et des
personnes entre elles.
J'invite donc à voir le grotesque, pour
qu'on aperçoive
le risible ailleurs. Mais je n'ose inciter à
l'indulgence pour ceux
qui ont ri ailleurs.
LE CORPS DANS LES CHOSES
Au début il y eut une
bien curieuse chose.
Le
spermatozoïde, désormais livré à
l'observation de
tous par le microscope et le film scientifique, est une
chose bien
étonnante, évoquant un petit animal lubrique
cherchant à
s'accoupler avec l'ovule qui, lui, ne ressemble pas à
un animal,
mais à une chose molle et provisoirement
accueillante.
De
la bizarre rencontre de ces choses étranges
naîtra un
corps. Et il sera essentiel pour lui de ressembler à
l'image qu'on
se fait généralement du corps humain. Sans
quoi il risque
beaucoup de ne jamais être reconnu comme une
personne
juridique. Le droit ne nous impose plus, comme dans
l'Antiquité, de tuer les monstres à leur
naissance, mais une
interprétation laxiste des textes concernant
l'avortement
thérapeutique permet de se débarrasser, avant
la naissance, de
l'être qui a raté son premier examen, celui de
l'échographie,
épreuve particulièrement sévère
pour ce qui n'a pas l'apparence
humaine. Même la naissance n'assure pas au monstre
une
personnalité juridique : s'il meurt quelques jours
après celle-ci,
il y a de grandes chances qu'il soit déclaré
non viable et qu'il ne
soit donc pas reconnu comme une personne capable de
recevoir
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